Les Dômes de Miage - 2010


Rando glacière en quête du Miage


Voilà déjà quelques fois que mon ami Eric (Didoum) me parle de son projet des Dômes de Miage près du Mont-Blanc, une randonnée sur glacier jusqu'au col des Dômes à 3564 mètres d'altitude.

Il me vante le passage magnifique sur la crête des dômes avec vue sur la chaîne alpine et menant à l'aiguille de la Bérangère.
Pour moi, c'est de l'inconnu, je ne suis jamais allé dans les montagnes entourant directement Chamonix, si ce n'est bien sûr du côté italien pour faire le Grand Paradis.

Nous choisissons le grand week-end de la Pentecôte à la mi-mai pour l'aventure.
Nous invitons et décidons assez facilement deux nouveaux membres du club. Il s'agit d'Eric K et de Bérenger (Beps).

Nous prévoyons un entraînement " mouflage " au Fondry des Chiens le 24 avril.



Le 12 mai en soirée, nous établissons notre camp de base au camping " Les Deux Glaciers " à l'entrée de Chamonix et ensuite, nous soupons.

Nous préparons déjà le plan de manœuvre pour le lendemain.



Le matériel préparé, nous prenons la route pour Les Contamines-Monjoie où nous laissons les voitures sur le parking Tré-la-Tête (alt 1150) au lieu-dit La Bottière.



Nous prenons le sentier de montée à partir de Le Cugnon pour rejoindre le refuge privé de Tré la Tête (alt 1970) après deux bonnes heures de marche.



Réchauffés d'un café ou d'une bonne soupe, nous poursuivons notre randonnée pour rejoindre le pied du Glacier de Tré la tête.
Il n'y a pas vraiment de neige à cette altitude.
Nous rencontrons de belles petites bestioles en route.



Le passage Le Mauvais Pas le fût vraiment pour Didoum.
En effet, dans le pierrier, il trébuche à cause des crampons, vacille en arrière et fait un "soleil" complet pour finalement se rétablir de bout, en équilibre.
Heureusement le casque et le sac à dos l'ont protégé. Plus de peur que de mal.
Nous voyions déjà l'aventure se terminer ici.



Le pied sur le glacier, nous progressons d'abord vers le Sud-Est pour finalement rejoindre les Echelles.
La dernière portion requiert un petite assurage !



Nous escaladons le passage pour nous retrouver sur le plateau enneigé (alt 2450).
Là nous progressons à la boussole et au pif, il n'y a que de rares cairns et aucune trace de passage.
Finalement, en plein brouillard, nous finissons par rejoindre le refuge des Conscrits (alt 2602).

Voilà 15 jours que le gardien est seul.
Il fait glacial partout sauf dans la salle commune et la cuisine.
Au souper, nous partageons la salle avec un groupe de skieur lionnais.



Après une nuit polaire, nous déjeunons.



Il a neigé toute la nuit et les raquettes seront nécessaires (sauf que Didoum et moi n'en avons pas et devrons nous satisfaire des crampons).



Nous prenons le sentier vers l'Est et suivons la trace des skieurs qui nous précèdent de peu.

La progession est pénible, mais l'environnement est magique. Le temps est couvert.

Nous reprenons pied sur le glacier après le franchissement d'impressionnantes crevasses.
Nous laissons à gauche la Pointe des Conscrits, l'aiguille de la Bérangère et poursuivons vers notre but.



A 14h00, nous sommes à 3.300 mètres et va commencer la raide ascension vers les dômes.
Nous croisons alors les skieurs français à la descente. Le temps se met au beau.
Ils nous déconseillent de continuer car les dômes sont bouchés, aucune visibilité.
De plus le terrain n'est pas facile et nous perdrons beaucoup de temps à la montée.



Finalement, compte tenu des informations reçues, de l'heure et de l'estimation pour la descente (5 heures), nous préférons jouer la prudence et renoncer.
La sécurité est à ce prix !

Notre nouveau but est maintenant de rejoindre le refuge Tré la Tête et/ou la vallée.
Nous sommes toutefois récompensé d'une éclaircie presque totale.
Nous pouvons admirer les dômes au complet et le glacier en aval.



C'est boosté que nous reprenons notre marche.



Des bruits sourds d'avalanches se font entendre à notre gauche et cela impressionne.
Nous parvenons aux échelles avec un certain soulagement et poursuivons.

Eric K se fait une frayeur en tombant dans une fine crevasse. Mais l'encordement est là et il s'extrait à l'aide de ses crampons et à la force des bras.



A moins d'un kilomètre du refuge, après le Mauvais Pas, nous ne reconnaissons plus les lieux, tellement la neige est tombée de la nuit.
Finalement, après un petit topo, nous apercevons le sentier en contrebas et dévalons la pente sur les sacs.

Nous voici au refuge Trè la Tête.
Il nous aura fallu moins de 5 minutes pour nous décider à souper sur place et y dormir.

Après une douche rapide et tiède, nous passons à table. Ce sera un régal.



La patronne nous guide jusqu'au sous-sol, au grand dortoir glacé. Nous nous y installons.



Beps souffre de son visage brûlé. Eric K s'en sort un peu mieux.



Le petit génépy offert par la patronne est le bienvenu avant cette nuit qui s'annonce rude.



Le lendemain, nous constatons qu'il a encore neigé.



Nous reconstituons nos sacs, déjeunons copieusement et reprenons le sentier du retour. Quel sentier ?



Les 40 centimètres de nouvelle neige ont tout effacé.

C'est avec grandes peines et grosses rigolades que nous réussissons à quitter les lieux, rejoindre le bois métamorphosé et descendre jusqu'à Cugnon.
Il pleut.




Débarassés de notre encombrant matériel, nous décidons de passer à la pharmacie pour Beps.
Son visage est tout enflé, c'est impressionnant.
Eric K a également souffert de brûlures mais dans une moindre mesure.
Faut mettre de la crème solaire, même par temps couvert !

A l'officine, il est refoulé car il doit se rendre d'abord au Centre médical car son état est jugé sérieux.
Après quelques minutes, nous y sommes et Beps est examiné par une doctoresse ivre qui lui délivrera les ordonnances nécessaires à l'obtention des médicaments.

Nous reprendrons la route vers Chamonix, heureux de ces deux belles journées, de cette épreuve sportive d'endurance.



Nous passons la journée à visiter la ville et ses boutiques de sport. Nous faisons quelques emplettes et soupons sur place.



Nous passons une dernière nuit au camping.
Nous prenons un dernier petit déjeuner ensemble avec vue sur le Mont-Blanc.



Nous nous séparons ensuite pour rejoindre la Belgique, plein de bons moments et souvenirs en tête.





Rédaction : Philippe Nägele.
Photographies : Didoum, Eric K, Beps et Phil.





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